Les enjeux de l’Agrobusiness en Allemagne

03.03.2023

Dans un contexte économique particulièrement difficile, l’Allemagne confirme sa place motrice de l’économie agricole et agroalimentaire européenne.

En dépit de réelles difficultés observées pendant la COVID-19 (difficultés d’approvisionnement, pénuries de main d’œuvre, normes d’hygiènes accentuées), le couple franco-allemand se partage le lead dans les secteurs agricoles et agroalimentaires européens.

Largement aidées par la PAC, l’Allemagne et la France doivent rivaliser d’ingéniosité pour moderniser leur agriculture et la pérenniser. Autant de problématiques qui répondent à des besoins actuels : nourrir la population et protéger les producteurs.

Focus sur l’agrobusiness en Allemagne, les dynamiques de la filière et ses grands enjeux.

Panorama de l'Agrobusiness en Allemagne

Agribusiness, et agrobusiness: quelles différences?

Les termes agribusiness et agrobusiness peuvent prêter à confusion. L’agribusiness se réfère à la production et à la distribution des produits agricoles : agriculture et récoltes mais aussi machinisme agricole, activités de stockage et transport des denrées.

L’agrobusiness englobe l’agribusiness et désigne ainsi l’ensemble des activités économiques relatives à la production, la transformation et la commercialisation des produits issus de l’agriculture.

Les filières de l’Agrobusiness en Allemagne

1ère industrie agroalimentaire européenne et 2e producteur agricole de l’UE, l’Allemagne vise la souveraineté alimentaire. Avec une balance commerciale déficitaire sur les productions agricoles et agroalimentaires de 19,5 mds €, l’Allemagne reste le premier client de la France avec 10,4 % des exportations.

La production agricole

L’Allemagne est le deuxième producteur agricole sur la scène européenne. Chaque année, 16,6 millions d’hectares sont cultivés, contre 26,8 M d’hectares en France. Les produits végétaux représentent plus de la moitié de la production, dont 54 % de céréales. Selon le BLE, le Bundesanstalt für Landwirtschaft und Ernährung, l’Allemagne a produit 39 millions de tonnes de céréales en 2022, soit 4,6 % de moins qu’en 2021, dont plus de la moitié est destinée à l’alimentation animale. Le blé reste la céréale la plus cultivée, devant respectivement le maïs, le colza, l’orge et le seigle.

répartition des céréales produites en Allemagne: alimentation, utilisation industrielle...

Source: BMLE

La production de viande, elle, est en baisse constante depuis 2014. Les nouvelles pratiques alimentaires couplées à la sensibilisation croissante au bien-être animal font continuellement baisser la consommation de viande. Les 1445 entreprises de la filière réalisent tout de même un CA de 40,6 mds €. Le plus gros déclin concerne la branche porcine : en 6 ans, la consommation annuelle de viande de porc a diminué de 7 kg par personne.

L’Allemagne est le plus grand producteur de lait de l’UE  avec 20 % de la production totale. En 2022, les Allemands ont consommé 45,45 litres de lait par personne, soit 2 litres de moins qu’en 2021. Cela pourrait s’expliquer par la consommation accrue de produits de substitution du lait : entre 2020 et 2021, les importations d’alternatives végétales ont bondi de 42 %.

Le secteur agro-alimentaire

Les défis récents imposés par la pandémie, la hausse des prix de l’énergie et des matières premières ainsi que les tensions au niveau de la chaine de production ont fait évoluer fortement le secteur agro-alimentaire en Allemagne.

Alimentant 84 millions de consommateurs, l’industrie agro-alimentaire allemande dégage un chiffre d’affaires de 237,6 mds € et compte parmi les branches porteuses de l’économie allemande. Ce sont plus de 61 000 salariés répartis dans un peu plus de 6 000 entreprises qui travaillent en lien avec l’industrie de la viande, l’industrie laitière, les produits de boulangerie, les confiseries et les boissons alcoolisées notamment. Le secteur contribue à la stabilité, la prospérité et l’emploi dans toutes les régions d’Allemagne. Étroitement liée à son site de production et solidement intégrée dans la chaîne alimentaire mondiale, l’industrie agroalimentaire allemande est un facteur économique important dans les zones rurales et est compétitive au niveau international.

4e exportateur mondial de produits alimentaires, l’Allemagne importe en priorité fromages, graines de navette, café, préparations alimentaires, vins, produits de boulangerie, fruits, légumes et viandes.

Le machinisme agricole

Troisième volet de l’industrie agro-alimentaire en Allemagne, le machinisme agricole inclut les tracteurs mais aussi les machines à semer, à fertiliser, les machines phytosanitaires, les machines de récolte ainsi que les techniques d’alimentation animale. Environ 95 % des entreprises allemandes de technique agricole comme Claas, Deutz-Fahr, Lemken, sont membres de la VDMA, la fédération allemande de la construction mécanique et de l’ingénierie, qui organise chaque année le salon Agritechnica en étroite collaboration avec la DLG (Deutsche Landwirtschafts-Gesellschaft, coopérative agricole allemande).

Même si les entreprises allemandes du secteur sont fortement concurrencées par des acteurs comme Kuhn ou John Deere, elles ont tout de même dégagé un chiffre d’affaires de près de 9 mds €.Le secteur s’était relevé peu à peu des difficultés liées au COVID : les immatriculations des tracteurs en Allemagne avaient bondi de 8,6 % en 2021, atteignant 34 472 nouvelles machines mises en circulation mais ont chuté à nouveau de 10 % en 2022.

Les enjeux du secteur

Le gouvernement allemand axe sa politique autour de 6 grandes priorités. Menées par Cem Özdemir, ministre de l’Agriculture, ces directives ont pour but de rendre l’industrie agricole et agro-alimentaire plus efficace.

La digitalisation de l’agriculture

Être une puissance agricole aujourd’hui, c’est pouvoir répondre aux besoins alimentaires de sa population tout en assurant des revenus corrects aux agriculteurs. Dans un contexte mondial d’épuisement des ressources naturelles, de crises écologiques à répétition, il devient urgent de rendre l’agriculture plus durable et plus compétitive pour mieux allouer les ressources et mieux estimer les besoins.

L’intelligence artificielle, la robotique, l‘IoT et la blockchain, qui informent sur l’année de récolte, le lieu de culture ou le type d’aliment, sont des technologies intéressantes pour le secteur agricole. En matière de rendements, les données peuvent être facilement croisées avec des facteurs et critères extérieurs, permettant ainsi une approche plus précise de la  production : optimisation de l’utilisation d’eau, graines plus fertiles et arrêt des pesticides, autant de facteurs qui rendent l’agriculture plus verte et plus durable. En matière d’optimisation logistique, ces outils aident à la planification de la production, du transport, du stockage et de la distribution. S’assurer une efficience logistique permet de limiter les imprévus et les pertes. Veiller à la conservation et au stockage des aliments est crucial pour réduire les coûts.

digitalisation de l'agriculture, analyse de légumes

Ces problématiques sont adressées par les entreprises et start-ups de l’AgriTech qui travaillent sur des innovations permettant d’analyser les taux des sols, d’extraire des données et de faire des estimations plus précises pour les futures récoltes. En Allemagne, ce sont près de 300 start-ups (contre seulement 215 en France) qui s’efforcent de rendre l’agriculture plus verte, souveraine et compétitive. Parmi elles, Stenon, fondée en 2018, crée et commercialise des capteurs d’analyse qui mesurent la teneur en nutriments des sols, la température et leur acidité. Cette initiative, qui a vu le jour grâce à une levée de fonds de 20 M€, permet de réduire les intermédiaires : les échantillons n’ont plus à sortir de l’exploitation agricole puisque le « laboratoire » se trouve dans les mains de l’agriculteur, améliorant ainsi la qualité des sols et la réactivité.

Les enjeux de la sécurité alimentaire et de la résistance aux aléas naturels sont aussi abordés par Infarm. Startup créée à Berlin en 2013, elle a développé le concept de fermes verticales dans les villes allemandes pour la production de légumes tels que les salades, les herbes aromatiques et les tomates. Nutriments, dosage en eau, éclairage : tout est contrôlé pour que la qualité du produit soit irréprochable. Infarm noue de nombreux partenariats et a d’ailleurs équipé METRO, IKEA ou encore certains supermarchés de la chaine EDEKA en Allemagne. Ce marché devrait atteindre les 14,6 milliards d’euros en 2025.

La réduction des gaz à effet de serre

L’Allemagne est l’économie européenne la plus polluante. Même si ses émissions de gaz à effet de serre ne représentent que 2,2 % des émissions mondiales, les émissions de CO2 en tonnes par habitants sont deux fois plus importantes en Allemagne qu’en France : chaque année, un Allemand émet 8,70 tonnes de CO2 contre 4,56 tonnes pour un Français. Grand défi de la décennie, la réduction des émissions de CO2 est devenu un enjeu mondial, difficile à aborder sans transformer les secteurs stratégiques d’une économie tels que l‘énergie, l’industrie et les transports.

En Allemagne, ce sont au total 762 millions de tonnes de CO2 qui sont émises chaque année et le secteur énergétique occupe tristement la place du secteur le plus pollueur avec près d’un tiers des émissions. L’agriculture représente 8 % des émissions européennes et tente de réduire son impact environnemental notamment par la mise à disposition de 16 % des terres agricoles pour des utilisations non-alimentaires comme les biocarburants et biogaz.

secteurs polluants en Allemagne en émissions de CO2

Source: Bundesregierung

L’Allemagne milite politiquement pour la réduction des gaz à effet de serre et l’augmentation de l’utilisation des énergies vertes comme moteur de l’économie allemande. Les énergies renouvelables représentent 19,7 % de la consommation finale allemande brute d’énergie, l’objectif fixé pour 2025 étant de 40 %.

Lors de la COP27 qui s’est déroulée début novembre 2022 en Égypte, la ministre des affaires étrangères Annalena Baerbock du parti « Die Grünen » a déploré une Chine effacée devant l’urgence climatique et une sortie des énergies fossiles inabordée.

Agriculture durable

Un des principaux défis de la branche consiste en la mise en place d’une agriculture durable, de meilleure qualité pour les hommes et plus respectueuse de la planète. En effet, la population mondiale ne cesse d’augmenter , mais comment produire davantage tout en garantissant une meilleure qualité, en luttant contre l’épuisement des sols et en réduisant l’empreinte environnementale ?

Certes, la digitalisation peut apporter des réponses, mais les pouvoirs publics jouent eux-aussi un rôle déterminant. Que ce soit à l’échelle européenne ou allemande, le sujet est urgent et préoccupant. L’agriculture est régulièrement soumise aux enjeux politiques, environnementaux et géopolitiques. La guerre en Ukraine a déclenché un bras de fer entre le ministère de l’agriculture (BMEL) et les ministres des Länder pour déterminer si les terres mises en jachère peuvent être exceptionnellement cultivées, comme l’a autorisé Bruxelles. D’ici 2030, la stratégie « de la ferme à la table », stratégie européenne sur la sécurité alimentaire, prévoit aussi de réduire de moitié le risque et la quantité de produits phytosanitaires vaporisés et aussi de réduire les pertes de nutriments lors de la fertilisation.

Autre enjeu pour le gouvernement allemand : nourrir mieux. Le plan Ackerbaustrategie 2035 prévoit la mise en œuvre de pratiques de cultures douces ainsi qu’une production végétale productive et diversifiée, des thématiques qui touchent de près à la santé publique. Les chiffres sont préoccupants : en Allemagne, 54 % des adultes sont en surpoids contre 47 % en France. Des conséquences économiques pèsent non seulement sur les organismes de santé publique mais aussi sur la santé des actifs et leur productivité. Le gouvernement allemand s’attache à rendre plus accessible une nourriture plus durable, plus écologique et de meilleure qualité, mais l’exercice est difficile et le taux d’inflation atteignant les 10 % retarde cet effort national.

La protection animale, un sujet qui prend de l’ampleur

Le 24 novembre 2022, lors de l’élaboration du budget 2023, Cem Özdemir a promis une enveloppe de 1 milliard d’euros pour soutenir la mise en place d’étables respectueuses du bien-être animal et financer les coûts d’exploitation. L’élevage porcin est en première ligne, mais les autres cheptels suivront rapidement. Lui-même végétarien, Cem Ozdemir milite pour l’instauration dans les cantines scolaires d’un seul repas carné par semaine, a porté le projet de lutte contre l’abattage des poussins mâles et a initié le Act on Animal Husbandry Labelling, une obligation légale d’indiquer l’origine et les conditions d’élevage sur les étiquettes des produits carnés. Dans un contexte sociétal où plus de 12 % de la population est végétarienne ou vegan, le gouvernement allemand a fait de la protection animale une action majeure du mandat et s’engage fortement pour la biodiversité et la protection des insectes.

Gaspillage

En Allemagne, 11 millions de tonnes d’aliments sont jetées chaque année alors que, selon la Paritätischer Gesamtverband, 16,6 % de la population vivent sous le seuil de la pauvreté. Le gouvernement allemand a lancé une stratégie de lutte contre le gaspillage alimentaire. Certaines initiatives comme le projet « Zu Gut fur die Tonne » de 2019 ont vu le jour, dont l’objectif est de diviser par deux la quantité de denrées gaspillées d’ici 2030, que ce soit dans le processus de récolte ou dans l’assiette. « Zu Gut für die Tonne » recense à la fois des initiatives citoyennes qui militent contre le gaspillage alimentaire à l’échelle locale et des applications de mise en relation entre producteurs et consommateurs.

De plus, Cem Özdemir a annoncé dans une interview donnée au Rheinische Post vouloir dépénaliser le déchétarisme, pratique consistant à récupérer les aliments jetés par les grandes surfaces.

Les emballages

À la suite d’une directive européenne, l’Allemagne a adopté le 1er janvier 2019, la « Verpackungsgesetz ». Cette loi sur les emballages vise à réduire leur impact sur l’environnement, à augmenter les taux de recyclage et à optimiser leur réutilisation. Dans l’Union Européenne, ce sont les producteurs d’emballages plastiques qui sont tenus responsables des dommages environnementaux.

L’agence « Zentrale Stelle Verpackungsregister ZSVR » assure entre autres l’enregistrement des responsables produits – que ce soient des fabricants locaux mais aussi des exportateurs étrangers, la traçabilité des emballages mis en circulation, et le respect des quotas de recyclage. Au 1er juillet 2022, chaque emballage (vente, suremballage, expédition, transport, industriel) devait être enregistré sur le registre LUCID pour pouvoir être distribué en Allemagne. Chaque emballage de boissons à usage unique est aussi soumis à une consigne.

Depuis le 1er janvier 2023, les établissements de restauration ou de vente à emporter doivent obligatoirement proposer des récipients réutilisables : gobelets en carton, couverts en bambou, … De plus, ces établissements seront théoriquement tenus de servir les repas ou boissons dans les contenants réutilisables apportés par les consommateurs.

La dernière étude effectuée en Allemagne sur la production de déchets plastiques jetables date de 2017. Les chiffres étaient déjà alarmants avec 346 831 tonnes produites de vaisselle jetable et emballages à emporter. Les Allemands consommaient alors 320 000 gobelets jetables par heure, soit 20 % des déchets en produits jetables.

Ces politiques s’ancrent dans la volonté de réduire massivement notre utilisation quotidienne de plastique afin de préserver également les réserves terrestres en hydrocarbures.  

Les financements du secteur Agrobusiness

L’Allemagne, comme tout autre pays européen, est soumise aux exigences de la PAC, elle-même basée sur des directions données par les plans stratégiques nationaux. Chaque année, l’UE attribue à l’Allemagne 1,4 mds € de subventions à destination des agriculteurs et du développement urbain.

Les financements par l’Etat

L’état allemand a voté fin novembre le budget 2023. Le BMEL s’est ainsi vu doter d’une enveloppe de 7,1 M€ pour l’année à venir, soit 1,43 % du budget fédéral total.  

Plus de 74 % du budget total est destiné à deux sujets :

  • Allocation de plus de la moitié du budget pour les politiques sociales concernant les agriculteurs : subventions retraites, assurance maladie, catastrophe naturelles.
  • Modernisation des structures agricoles et protection des littoraux pour un total de 1,3 mds €

dépenses allemandes pour l'agriculture en 2023

Source: Bundesministerium der Finanzen

Le budget reflète 2 grands axes d’appui aux agriculteurs, correspondant aux deux piliers historiques de la PAC :

  • Le soutien financier des agriculteurs en termes de revenus et de subventions de santé, avec l’appui des aides européennes de la PAC
  • La modernisation de l’agriculture pour la dynamiser et lui permettre de faire face aux défis du renouvellement des générations et du changement climatique

Plusieurs projets ont été initiés en 2022 :

  • Près de 800 M€ disponibles entre 2021 et 2024 pour les agriculteurs utilisant des méthodes respectueuses de l’environnement
  • 120 M€ d’aides débloquées pour contrer les effets de la guerre en Ukraine
  • 10 M€ d’aide au fonctionnement de la pêche 
  • 5 M€ d’aide aux refuges animaliers

En 2023, le gouvernement soutiendra également la modernisation des élevages à hauteur de 1 md €.

Le BMEL s’appuie également sur les chercheurs et universitaires pour mener des projets de recherche et développement permettant de rendre l’agriculture plus pérenne.

12 M€ ont ainsi été débloqués pour le projet Agri-Gaia, dirigé par le Centre allemand de recherche en intelligence artificielle (DFKI), visant à développer des outils d’intelligence artificielle pour le secteur agroalimentaire avec la conception de machines agricoles plus précises qui permettraient une exploitation plus efficace et plus durable des sols. Toutes ces aides et initiatives sont également une belle occasion de dynamiser le secteur des machines agricoles en Allemagne.

Un écosystème soutenu par de nombreux autres acteurs

Une agence de développement dédiée: la Landwirschaftliche Rentenbank

La Landwirtschaftliche Rentenbank est l’agence de développement de l’Allemagne pour l’agrobusiness et les zones rurales. Grâce à ses prêts à faible taux d’intérêt, la Rentenbank finance depuis plus de 70 ans un large éventail d’investissements dans l’agriculture et les industries associées en amont et en aval, ainsi que dans les zones rurales. Les fonds sont levés sur les marchés internationaux des capitaux.

Depuis le 15 novembre 2022, la Rentenkbank a lancé un nouveau programme de crédit „Zukunftsfelder im Fokus“. Les crédits seront attribués aux entreprises qui investissent dans la protection du climat, des espèces et des ressources. 4 priorités ont été dégagées :

  • La production alimentaire locale
  • Les installations agri-photovoltaïques
  • La gestion des terres et l’agriculture biologique
  • La mise en place de l’agroforesterie et de la paludiculture

La Rentenbank prévoit d’élargir l’offre pour les investissements dans l’élevage et l’utilisation de biomasse dès 2023.

Clusters, hubs, intégrateurs : un soutien pour les start-ups

Le secteur de l’agriculture et l’agrobusiness s’est aussi organisé pour aider les start-ups dans leur développement. Les clusters ou hubs comme Rootcamp, Foodcluster ou das Seedhouse sont les premiers acteurs dans l’accompagnement de ces petites entreprises, qui peuvent y obtenir des conseils, des propositions d’appui et d’amélioration pour leurs produits ou leurs actions marketing. Des aides peuvent aussi être attribuées comme par exemple la subvention d’accélération que propose Rootcamp d’un montant maximal de 50 000 €.  Ils fonctionnent comme des accélérateurs d’idées et de réseautage pour mettre en contact les acteurs innovants du secteur.

Fédérations et coopératives

En 2020, les acteurs du secteur agricole et agro-alimentaire se sont regroupés dans pas moins de 2104 coopératives, représentant un volume d’adhésions de 1,3 M et dégageant un chiffre d’affaires de 62 mds €. Parmi elles, Baywa AG, Agravis et DLG sont les plus imposantes.

Exploitations et coopératives agricoles peuvent se regrouper dans des fédérations comme la Genossenschaftsverband – Verband der Regionen e.V. 60 % des entreprises de l’est du pays en sont membres. Elle représente à son tour 19 000 membres agriculteurs, qui sont garants de la transmission et l’héritage des savoirs-faires agricoles. 800 apprentis sont ainsi formés annuellement dans les exploitations agricoles allemandes.

Ces fédérations peuvent proposer des accompagnements personnalisés sur la gestion d’entreprise, les voies de développement, les investissements, un audit annuel ainsi que des conseils fiscaux ou comptables.

Conclusion

L’Agrobusiness est en pleine mutation en Allemagne, en Europe et dans le monde. Les acteurs de ce secteur clé de l’économie allemande doivent s’adapter aux nouvelles exigences politiques, sociétales et environnementales pour répondre à une demande toujours croissante. Le défi est de taille : l’ONU estime que la population mondiale dépassera les 10 milliards en 2050, mais ce passage pourrait se faire plus précocement puisqu’en novembre 2022, la population mondiale a dépassé les 8 milliards d’habitants avec plus de 2 ans d’avance.

Le dynamisme de la branche promet de belles opportunités aux entreprises françaises proposant des solutions innovantes permettant de faire face aux défis du secteur. L’Allemagne engage de gros efforts sur ce sujet et propose chaque année de nombreux salons aux acteurs de la branche agricole et agroalimentaire.

Ces articles peuvent vous intéresser

Vous souhaitez approcher l'agrobusiness allemand?

Notre équipe et notre réseau de partenaires sont là pour vous accompagner.

Nous contacter