Voiture électrique futur

L’industrie automobile en Allemagne se transforme

23.09.2021

23.09.2021

Le gouvernement allemand a adopté le 31 août 2021 la nouvelle loi sur la protection du climat. D'ici 2030, les émissions doivent être réduites de 65 % par rapport à 1990, et l’Allemagne doit être « carbone neutre » d’ici 2045. La mobilité, et plus particulièrement l’industrie automobile, est directement concernée par ces mesures. Le secteur investit ainsi la somme record de 150 milliards d'euros dans les nouveaux moteurs, la technologie des batteries et la numérisation.

Évolution du marché de l’automobile en Allemagne

La demande mondiale de véhicules neufs a diminué en 2020 pour la troisième année consécutive. Les effets de la pandémie de Corona depuis début 2020 ont été particulièrement impactants. Alors qu’en Chine, le plus grand marché automobile du monde, le volume des ventes pour l’ensemble de 2020 n’était inférieur que d’environ 6 % au niveau de 2019, les ventes de voitures pour particuliers en Europe se sont effondrées de 24 % l’année dernière. Aux États-Unis, la demande sur le marché des véhicules utilitaires légers a également baissé de manière significative. Ces évolutions ont eu un impact négatif important sur l’ensemble de l’industrie automobile allemande, fortement orientée vers l’exportation.

L’industrie automobile allemande se concentre principalement sur la production de voitures pour particuliers. Environ 3,5 millions ont été produites en Allemagne en 2020. Cela représente une diminution de 24,8 % par rapport à l’année précédente. Néanmoins, les perspectives s’améliorent et l’Allemagne paraît entrer dans une phase de rebond.

L’industrie automobile en Allemagne : un poids lourd

L’industrie automobile est le plus grand secteur de l’industrie manufacturière et de loin le secteur industriel le plus important en Allemagne en termes de chiffre d’affaires. En 2020, les entreprises du secteur ont généré un chiffre d’affaires de 378 milliards d’euros (contre 436 milliards en 2019) et employé directement près de 808 900 personnes. L’industrie automobile est donc très importante pour la prospérité et l’emploi en Allemagne.

L’Allemagne affiche la première place de vendeur d’automobiles en Europe et la quatrième place de producteur mondial de voitures après la Chine, les États-Unis et le Japon. Ce n’est pas étonnant sachant que 75 % des voitures fabriquées par l’Allemagne sont dédiées à l’export. Les constructeurs automobiles allemands ont produit 3,5 millions de voitures pour particuliers en 2020 (contre 4,6 millions en 2019), loin devant la France qui en a produit 0,93 millions en 2020 (contre 1,2 millions en 2019).

L’un des principaux piliers du succès mondial de l’industrie automobile allemande est son leadership en matière d’innovation. En 2018, l’industrie automobile allemande a augmenté ses dépenses globales en recherche et développement (R&D) pour atteindre 44,6 milliards d’euros. Cela correspond à une augmentation d’environ 5 % par rapport à l’année précédente. Cela la place en tête devant les entreprises japonaises et américaines. Selon la Commission européenne, l’industrie automobile allemande représente plus d’un tiers du total des dépenses mondiales de R&D de l’industrie automobile.

Allemagne : n°1 de la mobilité électrique

Les nouveaux objectifs de la loi de protection du climat récemment adoptés soumettent les acteurs de l’industrie automobile à une pression encore plus forte pour changer rapidement. Ici, un aperçu des stratégies mises en place par les trois plus grands constructeurs automobiles allemands.

Volkswagen

Le groupe Volkswagen a pour objectif de devenir le leader mondial du marché de l’e-mobilité dans les années à venir et investit à cette fin un total de 35 milliards d’euros d’ici à la fin 2025. Volkswagen transforme son usine à Zwickau pour passer de la production de véhicules thermiques aux véhicules électriques. L’usine accélère progressivement sa production passant de 800 voitures électriques produites chaque jour en février 2021 à 1 000 voitures électriques aujourd’hui. D’ici 2029, le groupe lancera jusqu’à 75 modèles purement électriques et vendra 26 millions d’e-cars.

Le fer de lance de l’électromobilité est la plateforme modulaire électrique (MEB). Environ 19 millions des véhicules électriques du groupe prévus d’ici 2030 sont basés sur la nouvelle MEB. L’architecture du véhicule, spécialement conçue pour la propulsion électrique, offre une grande autonomie (jusqu’à 550 kilomètres), un grand espace intérieur et des performances supérieures.

Volkswagen a lancé la compacte ID.3 comme première voiture électrique basée sur la MEB. Elle sera suivie par l’ID.4, le premier SUV purement électrique de la marque, qui sera vendu dans le monde entier. Les deux véhicules seront livrés avec un bilan CO₂ neutre. Au total, Volkswagen va convertir huit usines pour produire des véhicules MEB d’ici 2022.

Daimler

Le constructeur Daimler dont fait partie Mercedes-Benz a également des projets ambitieux qui portent d’ailleurs le nom de « l’Ambition Mercedes-Benz 2039 ». D’ici 2039, Mercedes-Benz se concentrera sur les matériaux et les composants dont la production et le traitement sont particulièrement intensifs en CO₂. Les composants visés sont, par exemple, les cellules de batterie, l’acier et l’aluminium. Ces composants représentent environ 80 % des émissions de CO₂ dans la chaîne d’approvisionnement d’un véhicule tout électrique. Mercedes-Benz a déjà convenu avec ses partenaires chinois pour les cellules de batterie, CATL (Contemporary Amperex Technology Co., Limited) et Farasis Energy, de ne fournir des éléments de batterie fabriqués qu’à partir d’électricité provenant de sources d’énergie renouvelables telles que l’énergie éolienne, solaire et hydroélectrique. Cela permet de réduire l’empreinte CO₂ de la batterie totale de plus de 30 %.

Dès 2030, l’entreprise vise à ce que plus de 50 % des ventes de voitures particulières soient constituées de véhicules hybrides rechargeables ou purement électriques. Les étapes importantes sont la production neutre en CO₂ dans toutes les usines de Mercedes-Benz AG dans le monde à partir de 2022, la co-conception de l’infrastructure des bornes de recharge et l’accord sur des mesures CO₂ concrètes avec les fournisseurs.

BMW Group

BMW se lance comme objectif d’obtenir 25 % des parts de marché mondiales de véhicules électriques en plus de réduire directement les émissions carbones émises lors de la production des véhicules, qui représente environ 90 % des émissions de l’entreprise. Après avoir déjà réduit les émissions par véhicule en production de plus de 70 % depuis 2006, les émissions du BMW Group doivent être réduites de 80 % supplémentaires entre 2019 et 2030.

En plus de s’approvisionner à 100 % en électricité verte à partir de 2021, le groupe BMW investira constamment dans l’optimisation de son efficacité énergétique – et utilisera également les possibilités offertes par la numérisation dans ce processus. L’utilisation d’hydrogène pour produire de l’énergie sur des sites appropriés de BMW Group peut également jouer un rôle important à cet égard.

BMW travaille également sur un prototype de voiture purement électrique qui utilise l’hydrogène comme carburant en le convertissant en électricité dans une pile à combustible : i hydrogen next.

Bornes de recharge

À ce jour, le réseau routier allemand compte déjà plus de 46 000 points de recharge accessibles au public pour les véhicules électriques. Le plan directeur du gouvernement fédéral pour l’infrastructure de charge vise à garantir que les points de charge seront suffisants pour 14 millions de véhicules électriques en 2030. Ce plan définit, entre autres, des subventions ciblées et l’extension du réseau de points de charge à l’échelle nationale. Rien que pour le premier semestre 2021 par exemple, plus de 258 000 véhicules ont déjà été subventionnés et environ 1,32 milliards d’euros ont été versés.

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46 000

bornes de recharge
déjà accessibles

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1,32 Mds €

de subventions pour
l'achat de véhicules électriques

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14 M

de voitures électriques
en Allemagne d'ici 2030

Positionnement des Tier One

Les équipementiers automobiles allemands (Tier One) s’alignent également avec la volonté d’innover afin de réduire les gaz à effet de serre.

Bosch

Bosch, premier équipementier automobile au monde, est climatiquement neutre depuis 2020 concernant sa production, son développement et son administration. L’objectif suivant est de réduire de 15 % les émissions en amont et en aval (biens et services achetés, logistique et phase d’utilisation du produit) d’ici 2030. L’enjeu est de maîtriser le rejet carbone sur toute la chaîne d’approvisionnement.

Continental

Continental, troisième équipementier mondial, mise sur la réduction du poids mort de ses produits, car plus ceux-ci sont légers, moins d’énergie est nécessaire pour la propulsion du véhicule. Continental vise également à réduire la résistance au roulement et au frottement des pneus, des moteurs et des transmissions, car moins de résistance signifie une consommation d’énergie moindre. Le groupe, toujours dans le but de respecter les mesures de la loi climat, développe des produits comme des moteurs hybrides innovants, des soupapes d’injection, des systèmes télématiques et des conduites flexibles optimisées.

MAHLE

MAHLE, autre équipementier majeur, a à chaque fois innové pour répondre aux nouveaux besoins. En 2018, il développe en partenariat avec Nikola Motors Company un camion à pile combustible dont il fournit les systèmes de refroidissement et climatisation. Entre 2017 et 2019, il développe le concept de véhicule électrique urbain de 48 volts « MAHLE Efficient Electric Transport » (MEET). A l’heure actuelle, MAHLE pousse son utilisation de l’impression 3D. Ainsi, il sera en mesure de réduire le temps nécessaire à la production de prototypes de composants complexes de plusieurs mois à quelques jours seulement. Cela permettra également d’accélérer considérablement le développement de technologies d’entraînement neutres pour le climat, par exemple pour l’e-mobilité.

Opportunités pour les entreprises françaises

La France a tout intérêt à s’approcher de l’industrie automobile en Allemagne. Notamment en raison de son statut de grand pays de l’automobile et de sa proximité géographique.

En outre, le coup d’accélérateur entrepris par les constructeurs et équipementiers allemands pour mener la cadence dans l’électromobilité et les véhicules connectés et intelligents, offre des opportunités pour les entreprises françaises, notamment à haute valeur ajoutée dans les technologies de pointe. Pensez moteurs alternatifs (électriques, hybrides, à hydrogène et le downsizing) et véhicules connectés et intelligents pour réduire les émissions de CO2, la diminution des embouteillages et des accidents de la route.

Les acteurs allemands devront trouver les partenaires technologiques face à ces nouveaux enjeux.

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